vendredi 27 janvier 2012

le mercredi des expatiées-és


Perito Moreno, Superbe glacier de Patagonie
Les petites barres entre le glacier et la forêt ... ce sont des gens ... c'est juste pour vous donner une idée de l'échelle !

Cette semaine, j’ai eu une discussion avec une amie sur la garde des enfants au Brésil, qui m’a rappelée une autre discussion que j’avais eue avec une maman brésilienne, sur ce même sujet.
Je ne sais pas si le système de prise en charge des enfants est le même partout au Brésil, je suppose que oui, avec sans doute des différences. Tout comme il existe aussi ailleurs dans le monde, avec encore d’autres modalités.
Quand je suis arrivée ici à Rio, comme tout expatrié, j’ai eu mon lot de
«  Oh ? Non ? Dis donc ? C’est vraiment bizarre ? Je ne comprends pas ? »
Etc …etc …
Et mon lot de
«  Oh ! ça me plaît ça ! C’est trop cool ! ça, on n’aurait jamais en France ! C’est vraiment bien pensé ! »
Dans le premier chapeau de surprises, celui des - ?s -, j’avais le sujet de la garde des enfants
La garde des enfants, c’est universel, non ?
Et grandement lié au statut social des femmes, qui lui-même est largement culturel.
Les cariocas (les personnes de Rio de Janeiro) qui ont suffisamment d’argent pour payer leurs services, emploient des femmes, localement appelées ‘babas’ pour s’occuper de leurs enfants.
En France, ces femmes (et oui, pas d’homme !) sont des ‘nounous’
Dans le Royaume-Uni, Mary Poppins nous rappelle clairement qu’eux seuls peuvent avoir les vraies ‘nannies’ anglaises
-      Voilà ce que je comprends de mes observations :
Le travail des ‘babas’ est de s’occuper d’un enfant
Les ‘babas’ vivent dans la maison des parents et y dorment. 7 jours sur 7 , parfois 5 jours sur 7.
Elles leur arrive d'aller au restaurant et en vacances avec la famille.
Elles s’habillent tout en blanc, uniforme acheté par leurs employeurs
Ce sont des personnes noires
Elles bénéficient d’un contrat de travail qui leur procure une couverture médicale et des droits à la retraite, même si ces droits sociaux sont faibles si j’ai compris.
Comme partout ailleurs dans le monde, il y a de bons et de mauvais employeurs
-      Voilà maintenant ce qui m’a choqué quand je suis arrivé à rio
Dans quel état d’esprit ces femmes peuvent-elles travailler quand elles n’ont pas de temps pour s’occuper de leurs propres enfants ? Rappelons que ce travail les prend toute la semaine et toutes les nuits.
Comment l’enfant peut-il percevoir une autorité claire quand il a en face de lui jusqu’à trois adultes qui lui donnent des instructions parfois contradictoires pour un même fait ?
Comment peut-on encore accepter d’avoir une ségrégation sociale si stricte entre personnes noires et blanches, sachant que les personnes noires du Brésil sont les descendantes des esclaves ?
Comment est-ce que les parents peuvent laisser la sécurité et l’éducation de leurs bébés, de leurs enfants à un inconnu pour si longtemps ? Les babas travaillent toute la journée, toute la semaine.
Sachant que les parents brésiliens aiment leurs enfants au même titre que n’importe quel autre parent, il me fallait faire quelque investigation et ouvrir mon esprit ;o)
Munie de mon cadre culturel européen et de ma sub-culture de classe moyenne gravée dans mon cerveau, si j’employais une telle personne pour mes enfants, j’aurais le terrible sentiment que d’une certaine façon, j’ignorerais une belle partie de leur bien être.
Alors, j’ai observé de plus près les relations de ce si étrange triangle, constitué de la ‘baba’, de l’enfant et des parents, j’ai également ouvert mon cœur et mon esprit à l’opinion d’une maman brésilienne
De mes observations, j’en retire quelque chose qui n’est ni  nouveau, ni surprenant … juste humain !
Il existe toutes sortes de relations dans ce triangle 'baba; parents; enfant !
Certains enfants semblent avoir une très bonne relation  avec leur ‘baba’. En les observant, j’ai senti entre eux de la complicité, de la confiance, du respect, je les ai vu jouer, s’amuser, rire, ils avaient l’air vraiment bien. Il me semblait que l’enfant avait là un adulte référent différent de ses parents, un autre modèle constructif dans sa vie: génial !
J’ai vu d’autres enfants complètement ignorés par leur ‘baba’. Certains se blessant sur un terrain de jeu, en faisant du sport, s’étant coupés, tombant, pleurant, tout cela avec leur ‘baba’ à côté qui ne leur prêtait aucune attention. L’enfant n’était pas reconnu dans son besoin d’attention .
Ignorer quelqu’un est extrêmement violent et blessant dans le long terme.
J’ai également vu des enfants être particulièrement durs avec leur ‘baba’, leur lançant leur sac de l’école, les ignorant totalement, sans aucun contact entre eux. Aucun respect pour le coup pour l’adulte supposé s’occuper d’eux.
D’autres situations avec une ‘baba’ ignorée, cette fois-ci’ par son employeur. Aucun regard échangé par exemple
Je n’ai aucune idée du pourcentage que représente chacune de ces situations
Il serait notamment très intéressant de creuser plus sur :
-      Comment est-ce que les parents effectuent leur recherche de ‘baba’ et décident de celle qui sera la meilleure pour eux et leurs enfants ?
-      Comment est-ce que cela est lié avec la relation qu’ils ont avec cette employée, celle qu’ils partagent avec leur propre enfant et la relation que la ‘baba’ a avec l’enfant ?
Il y a forcément un lien étroit
Maintenant, passons à ce que la maman brésilienne a partagé avec moi ; elle m’a ouvert des œillères
« avec notre système de ‘baba’, nous avons plus de temps pour nous, s’occuper de nous, travailler, être une femme au moins autant qu’être une mère. Nous avons plus de temps pour notre mari aussi, nous pouvons garder une relation de couple forte. »
Figurez-vous que dans mes observations, je n’avais même pas songé à ça ! Et clairement, elle a raison; elle a forcément plus de temps pour elle et pour son couple que je n’en ai avec mes trois enfants par exemple !
Je n’ai pas été plus loin dans mon questionnement avec elle ; ça aurait pourtant pu me donner plus d’informations importantes pour ma compréhension de la situation.
Son point de vue m’a donné un autre angle de compréhension du système. Cependant, je ne pourrais pas employer quelqu’un 24/24 & 7/7 pour s’occuper de mes enfants.
Ce n’est simplement pas mon cadre culturel
Ce que je retiens de cet exemple, c’est que nous sommes parfois bien « enfermés » dans ce cadre culturel essentiel qui est le nôtre. Ce que nous ne comprenons pas chez les autres est ce que nous n’avons pas dans notre propre culture, en nous.
Être ouvert aux représentations de l’autre permet de comprendre sa logique et acquérir une explication. C’est le seul moyen.
Ce qui ne signifie nullement abandonner son propre cadre culturel
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